Je vois souvent des articles qui parlent de « gérer ses émotions », voire même de « contrôler ses émotions ». On y apprend des trucs et des techniques pour agir sur nos émotions et les « empêcher de nous pourrir la vie ».
Je comprends tout à fait que ces articles aient du succès, car nous sommes nombreux et nombreuses à être challengés par nos émotions. Qui n’est jamais sorti de ses gonds alors qu’il aurait souhaité rester calme, ou envahi par la peur à l’approche d’une échéance importante, alors qu’on aimerait rester serein et en possession de toutes nos facultés?
Pourtant, il faut bien comprendre que vouloir gérer ou contrôler nos émotions, c’est agir envers nous-mêmes comme si nous étions des objets. Car oui, on peut gérer des stocks, des données, ou des informations. On ne « gère » pas des personnes, ni des émotions.
Pourquoi donc ?
Tout simplement parce que nos émotions sont une expression de notre être, et de notre vérité intérieure, à cet instant. Essayer d’exercer un contrôle là-dessus, c’est ni plus ni moins qu’une façon de dire « ta gueule » à une partie de soi.
Alors on fait comment ? Parce que quand même, c’est pas terrible de se terrer chez soi parce qu’on a peur de rencontrer les voisins, de rester scotché dans le canapé parce qu’on angoisse à l’idée de faire la déclaration d’impôts, ou encore d’exploser de rage parce qu’il y a du dentifrice au fond du lavabo pour le 3ème jour d’affilé ! Et oui, parfois nos émotions deviennent disproportionnées, et on en vient à se demander: « mais comment j’ai pu me mettre dans cet état-là pour ça !?! »
Heureusement, il existe des façons d’accueillir les émotions sans être emporté par elles, et sans non plus les réprimer ou les balancer sous le tapis.
- La toute 1ère étape consiste à reconnaître que nos émotions ne dépendent pas de notre volonté. Que je sois d’accord ou non n’y change rien. Par exemple, si je me sens jalouse de ma sœur parce que je crois que « tout est facile pour elle ». Je peux bien me dire que c’est pas beau d’être jalouse. Et qu’en plus c’est pas vrai que tout est simple pour elle, etc. Je peux essayer de me raisonner mais ce que je ressens, je le ressens. Pareil si je me sens agacée parce que ça n’avance pas à la caisse. Je pourrai me dire: « mais quand même, c’est pas si grave, je suis même pas en retard donc ça va ». Mais je suis agacée. Point.
- Le corollaire de cette 1ère étape, c’est que ça sert à rien de s’en vouloir, ou de se punir avec l’espoir qu’on va « finir par comprendre ». Non, on n’est pas fou ou folle, on n’est pas non plus des « sales gosses capricieux ». On fait juste du mieux qu’on peut, avec ce qui nous traverse, et avec les ressources qu’on a (c’est à dire souvent pas grand chose).
- La 2ème étape, c’est de prendre conscience que nos émotions sont légitimes. Même si je ne la comprends pas toujours avec ma tête, chaque émotion a en réalité sa raison d’être. Et je peux la considérer comme cela. Comme un indicateur de mon état intérieur, et un outil pour apprendre à mieux me connaître, et ainsi orienter mes choix.
- La 3ème étape c’est, si je le souhaites, d’accueillir cette émotion et de la laisser traverser. Car si je la retiens, elle se cristallise et continue à jouer en arrière plan. Pour autant, accueillir et se laisser traverser ne veut pas dire se laisser emporter et se laisser envahir. Et c’est là que les méthodes de régulation des émotions peuvent prendre tout leur sens. Car ce qui est au départ naturel chez nous ne l’est plus vraiment. Et parfois, nous avons besoin de réapprendre et nous réapproprier la base.
Car on ne régule pas ses émotions en faisant appel à sa tête, à son mental. Ils ne sont clairement pas équipés pour ça ! C’est pour ça qu’à chaque fois qu’on essaye de se raisonner, ça ne dure pas longtemps !
Non, c’est notre corps qui est équipé pour recevoir et réguler les émotions. Exactement de la même manière qu’il est équipé pour s’occuper des soucis physiques : si je me blesse à la main, mon corps va commencer à cicatriser, tout seul. Je n’ai pas besoin d’y penser, de savoir comment ça marche, ni même de connaître ce qui m’a blessé. La cicatrisation se met en route, toute seule. Par contre, si je gratte en permanence la blessure, ça va pas le faire.
C’est pareil sur le plan émotionnel. Notre corps sait faire tout ce qu’il faut pour que ça se passe bien avec les émotions. Faut juste pas « gratter », et c’est ce que fait le mental en permanence. Alors on apprend à éteindre le mental et à redonner le lead au corps.
C’est pour ça que je me suis formée à la régulation émotionnelle, et que je l’enseigne également aux personnes que j’accompagne. Ça permet de retrouver une certaine aisance dans la relation à nos émotions, et également à nous-mêmes. Car on arrête de se traiter comme une machine qui devrait toujours rouler dans les clous, et on entame un chemin de compréhension, d’acceptation de soi et d’apaisement.
Si cette façon de voir les choses te correspond, si tu sens que ça t’appelle et que ça peut t’aider, tu peux me contacter pour prendre rdv ou, si tu souhaites en parler d’abord pour vérifier que c’est vraiment pour toi, réserver un appel en cliquant sur le bouton ci-dessous. A bientôt !