Ça t’arrive peut-être d’avoir l’impression que tu t’auto-sabotes. Comme si quelqu’un à l’intérieur de toi essayait de te faire échouer, voire même de te pourrir la vie.
Tu as beau prendre sur toi, et faire des efforts, à un moment, malgré toute ta bonne volonté, ça ne tient plus. C’est plus fort que toi !
Peut-être que tu rencontres ça dans ton travail, ou dans tes relations. Peut-être aussi vis-à-vis de la nourriture, de la cigarette ou de l’alcool. Tu as beau te dire « ça, je n’en veut plus », ça revient encore et encore.
Quand on se retrouve dans ces situations, on a souvent tendance à s’en vouloir, et à culpabiliser. « Mais c’est quoi mon problème ? » « Pourquoi les autres y arrivent et pas moi ? ». On peut se juger comme étant lâche, faible, ou n’ayant pas de volonté…
Alors qu’en fait, ça n’est pas du tout une question de volonté. Simplement, on se bat contre soi-même, c’est pour ça que ça peut tenir un temps, mais ça finit toujours par craquer.
Si on se bat contre soi-même, c’est bien parce qu’il y a un « méchant » à l’intérieur, qui veut nous empêcher de faire ce qu’on veut, non?
En réalité, il n’y a pas de méchant, il y a juste une protection, qui s’est mise en place à un moment de ta vie. Un moment où elle était nécessaire. Et aujourd’hui, elle s’active dès que ton système nerveux perçoit un danger. Or, parfois (souvent !), il n’y a pas de réel danger. Car la situation n’est plus la même qu’à l’époque. Mais ça, ton système n’a pas les moyens de s’en rendre compte tout seul. Un peu comme un programme informatique qui ne serait plus à jour, il continue à s’appuyer sur les mêmes informations, les mêmes données, alors qu’elles sont obsolètes.
Du coup, tu peux te retrouver à paniquer devant ton chef comme c’était le cas enfant devant cette maîtresse tellement sévère. Ou à bloquer au moment de passer un oral comme ça t’arrivait avant d’aller au tableau. Tu peux procrastiner des jours et des jours avant de rappeler enfin le plombier pour lui dire que la fuite qu’il est censé avoir réparée n’est pas réparée.
Ces situations sont inconfortables. On voudrait disposer de tous nos moyens pour pouvoir mener notre tranquillement. Et pourtant, il y a toutes ces tensions, ces crispations à l’intérieur.
Une chose importante à comprendre : ça n’est pas en tapant dessus, ou en faisant comme si elles n’étaient pas là, qu’elles s’en iront.
Ça peut paraître paradoxal mais en réalité, on commence d’abord par reconnaître l’existence de ces schémas (les conscientiser).
Puis par les légitimer : Reconnaître qu’ils sont là car une part de nous se sent en insécurité, et qu’elle essaye de nous protéger et de prendre soin de nous, à sa manière. Parfois en nous empêchant d’agir, parfois en nous anesthésiant avec de la nourriture ou de l’alcool… Ça n’est pas ce qu’on préfèrerait, mais en réalité c’est le moins pire que ton système a trouvé pour l’instant pour conserver son équilibre. S’il n’agissait pas ainsi, tu aurais « pété les plombs » depuis longtemps.
Quand tu perçois que cette part de toi essaye de faire au mieux, ça devient possible d’œuvrer tout entier dans le même sens. De trouver d’autres stratégies pour apaiser les tensions, s’accompagner pour faire face aux stress qui se présentent, et également « remettre à jour notre système », pour éviter qu’il se déclenche alors qu’il n’y a pas de danger, mais simplement des situations qui ressemblent de très loin à des choses déjà vécues.
Alors non, il n’y a pas de saboteur interne. Il n’y a pas d’auto-sabotage. Il n’y a que des protections, dont certaines ne sont plus utiles. Et ça, ça peut se dénouer quand on va les visiter avec respect et compréhension.